Un major en Trégor

Tréguier, capitale du Trégor, est une cité paisible. Certes, comme ailleurs en Bretagne, la côte semble y avoir été découpée par un esprit un peu dérangé, équipé de tous les outils nécessaires sauf la règle, l’équerre et le niveau à bulles. Et ne parlons pas des marées capables, sans crier gare, de vous retirer la mer Dieu sait où, sans aucune raison valable. Nonobstant, la vie y coulait, tranquille, jusqu’au jour où la feuille locale, «Le Petit Écho du Trégor républicain,» a lancé une consultation publique sur les affaires criminelles non élucidées. Et qu’à la surprise générale l’affaire de l’assassinat de l’abbé Perrot, ou de son exécution par les maquisards si on préfère, est sortie de l’oubli, provoquant une cascade d’événements aussi tragiques qu’imprévisibles. Et mettant en première ligne un major tout juste rangé des voitures, venu soigner sa neurasthénie sur la côte armoricaine. C’est ainsi que Voltaire Mourdade, célèbre dans les rangs de la gendarmerie pour son fameux tango et sa propension à douter des coïncidences, est devenu une figure locale. Car sans son acharnement à fouiller partout, y compris dans l’histoire de la Bezen Perrot et de la collaboration avec les nazis, qui sait si quelqu’un aurait été capable de répondre à cette question capitale : « Ils étaient trois mousquetaires, qu’ont-ils fait de la vraie Croix de Grève ? »
Avec brio, Jean-Jacques Carrère nous emporte dans une affaire criminelle où, entre identitaires, travailleurs détachés, licenciés des abattoirs et bonnets rouges, les fils d’anciens collabos sont prêts à soumettre la Bretagne à la vente à la découpe.

mars 2016
400 pages
14,5 x 22,5
22,00 €
ISBN 
978-2-8126-1033-2
Gencod 
9782812610332

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